“Si je me permets de manger ce que je veux et autant que je veux, je vais perdre le contrôle.” 

 

C’est une peur que j’entends très souvent quand quelqu’un découvre l’alimentation intuitive. Laisse-moi te rassurer. C’est commun et très valide. 

Si on suit des régimes depuis un certain temps, on devient habitué à écouter des règles extérieures pour nous dicte quoi, quand et quelle quantité de nourriture manger. La culture des régimes nous fait croire que les signaux que le corps nous envoie ne sont pas valides et qu’on ne peut s’y fier. Le lien de confiance avec le corps est alors brisé. 

Oui, c’est insécurisant, même terrifiant, de sortir des régimes et de se lancer dans une nouvelle approche sans règles comme l’alimentation intuitive. Tu te dis sûrement, aucune règle = aucun contrôle, mais au contraire aucune règle = aucune culpabilité ou sentiment d’échec.

En apprenant, lentement mais sûrement, à entendre et écouter nos besoins, on devient maître de notre corps. Il devient notre allié qui travaille pour et avec nous au lieu d’un ennemi à combattre. 

 

“Mais pourquoi je perds le contrôle?”

 

Avant d’apprendre à l’écouter, comprenons  que le corps est une machine organique incroyable qui veut à tout prix nous garder en vie. Ainsi, il a développé des moyens pour contrer la famine. Parce que oui, le corps évolue, mais pour lui, famine et régime sont synonymes. 

Par régime, je veux dire ici tout type de restriction par rapport à la nourriture. Cela inclut les aliments interdits, mais aussi le fameux “j’ai le droit de tout manger, mais…” Insérer ici toutes autres restrictions sournoises du genre:

  • “seulement après telle heure”
  • “en modération”
  • “seulement aux occasions spéciales ou la fin de semaine”
  • “je dois faire attention”
  • “seulement les sortes allégées”
  • “je devrai me reprendre demain”, etc.

La culture des régimes a trouvé mille et une façons de limiter notre alimentation et ses règles sont de plus en plus subtiles et normalisées. Voir même félicitées et encouragées.

Alors, ce n’est pas une question de volonté, de motivation ou de contrôle, loin de là. 

 

Quand notre corps manque d’énergie, il met tout en place pour nous faire manger plus.  Il augmente la production d’hormones de faim et diminue la production d’hormones de rassasiement. Ainsi, on mange plus avant de se sentir plein·e. Les aliments deviennent aussi plus attrayants pouvant mener à une fixation sur la nourriture (c’est là que mes client·e·s me disent être obsédé·e·s par la nourriture ou dépendant·e). 

Plus on tente d’aller à l’encontre des besoins de notre corps, plus il va se défendre  pour se protéger. La restriction mène souvent aux compulsions alimentaires, c’est une réaction biologique, pas un échec ou mesure de notre valeur personnelle. Pour en apprendre plus sur le cercle vicieux des régimes, je t’invite à lire l’article “New Year, New Me”? Essaie plutôt “New Year, Yay, Me!”

Lorsque le corps est nourri fréquemment et en quantité suffisante, il se sent en confiance, en sécurité. Il n’a plus peur de mourir de faim. 

Il est important de noter qu’en situation d’insécurité alimentaire, la restriction est involontaire et relève d’un problème systémique et non individuel. Aborder des concepts d’alimentation intuitive, tels que l’écoute des signaux de rassasiement et le sentiment de sécurité associé à la disponibilité de la nourriture, relèvent de privilèges.  

Imagine-toi maintenant un pendule avec la restriction, les règles et les régimes d’un côté et les compulsions alimentaires, les “binges” et la perte de contrôle de l’autre. Quand on pousse le pendule d’un côté, il va retomber inévitablement de l’autre côté et plus on le pousse fort plus il remonte haut du côté opposé, n’est-ce pas?

Balancier restrction-compulsion

 

Ainsi, quand on restreint notre alimentation, le pendule monte et monte du côté de la restriction. Puis, dès qu’une règle est brisée, on se dit “ah pis tant pis” et le balancier retombe du côté de la compulsion et de la perte de contrôle. Avec les “binges” viennent aussi la culpabilité. Quand elle devient trop forte, le balancier retourne dans la restriction et ainsi de suite. 

 

Les compulsions alimentaires peuvent être source de grande souffrance bien qu’elles soient des mécanismes de survie importants. N’hésitez pas à en parler et chercher de l’aide si c’est le cas.

En te donnant la permission inconditionnelle de manger et en apprenant à entendre et écouter les signaux de ton corps, il est possible de calmer le balancier dans une position d’équilibre. 

 

“La permission inconditionnelle de manger??”

 

C’est de te permettre de manger ce que tu veux, quand tu veux, dans la quantité que tu veux.

Je t’entends déjà me dire “impossible !!!”, mais en enlevant la restriction, tu enlèves aussi le sentiment d’urgence, d’excitation du fruit défendu et l’intensité du désir. Tu enlèves le pouvoir des aliments sur toi et tu te permets de choisir ce que tu as le goût de manger en toute neutralité. 

 Ça semble bien beau à l’écrit mais déconstruire les règles imposées par les régimes n’est pas un processus facile ni linéaire. Rappelle-toi que dans l’alimentation intuitive, il n’y a pas de règle à briser donc pas d’échecs possibles. 

Il se peut aussi qu’en se donnant la permission inconditionnelle de manger, on dépasse ou ne reconnaisse pas les signaux de rassasiement. Après une longue période de restriction, c’est un processus normal qui demande de la patience et de la compassion. 

 

Écouter son corps, un chemin non-linéaire

 

Apprendre à écouter ses signaux de faim et de rassasiement est un procédé complexe et ne doit pas être perçu comme une nouvelle règle dictant quand arrêter de manger. Le support d’un·e professionnel·le qualifié·e peut faire toute la différence. Écris-nous pour savoir comment on peut t’accompagner à l’aide de notre programme en ligne ou consultation virtuelle individuelle.

J’aimerais qu’on se laisse sur une petite réflexion. Je t’invite à te demander, si ça te parle : pourquoi as-tu peur de “perdre le contrôle” avec ton alimentation? 

 

Ayons de la compassion

 

Mon expérience me dit que c’est peut-être la peur de prendre du poids. Qu’en penses-tu?  Si ça te parle, tu peux lire cet article à ce sujet : Et si je prenais du poids?. Observe le tout avec bienveillance et compassion, parce que tu le mérites amplement. 

Après des années de régimes et de fluctuations du poids, ça peut sembler difficile de se libérer des  restrictions alimentaires, surtout avec tous les messages qu’on reçoit. Je peux t’aider dans ton cheminement vers l’harmonie avec la nourriture et le corps. Tu veux en savoir plus ou tu es intéressé.e à avoir du soutien et les outils nécessaires à ton épanouissement grâce à l’alimentation intuitive? 

 

Viens en apprendre plus dans ma mini-série gratuite sur l’alimentation intuitive. Toutes les infos ici pour t’inscrire.

Merci à Clara Laflamme, stagiaire en nutrition de l’Université d’Ottawa, pour sa précieuse collaboration à la rédaction.

 

 

 

Sources :

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