Note: j’ai écrit cet article lors de ma dernière grossesse à l’hiver 2019, mais ça aurait tout aussi bien pu être cet hiver 2022 lors de ma 3e grossesse.

Pour la 2e fois, je fais du diabète gestationnel. Je vous avoue que je m’en serais bien passé.  Recevoir ce diagnostic m’a rentré dedans.

Pour toute les personnes qui me disent, « mais tu n’es même pas grosse » ou encore « mais tu es nutritionniste, tu dois bien manger et faire de l’exercice régulièrement non? », je vous répond : le diabète de grossesse, ce n’est pas nécessairement le reflet de tes habitudes de vie. C’est surtout une question d’hormone du placenta. 

Mes facteurs de risques pour cette 2e grossesse étaient : diabète gestationnel lors d’une grossesse précédente et macrosomie (j’ai eu gros bébé de 9.6 lb).  Je n’avais aucun facteur de risque à ma première grossesse et j’ai quand même développé un diabète de grossesse. Comme quoi ça peut arriver à n’importe quelle personne enceinte. 

Pas besoin de se culpabiliser avec ce diagnostic. Ce n’est parce que tu avais des cravings de sucre dans les dernières semaines. Ce n’est pas parce que tu as mangé des biscuits durant le premier trimestre. 

C’est sûr que de saines habitudes de vie peuvent favoriser une belle grossesse, réduire le risque de complications à la naissance et optimiser la récupération après l’accouchement. 

Mais des fois, “bonnes” ou “mauvaises” habitudes (je mets entre guillemets parce que c’est tellement subjectif), le diagnostic tombe quand même. 

Après nos tentatives de contrôler le diabète de grossesse “par la diète”, comme les professionnel.le.s appellent ça, il se peut que la prise de médicament ou d’insuline devienne la meilleure option. Je n’en parlerai pas ici par contre car c’est loin d’être mon expertise et je ne l’ai pas vécu personnellement. 

Bref, tout ça pour dire qu’avoir le diabète pendant la saison des sucres, c’est plus que moyen. Chaque année, j’attends avec impatience cette période qui ne dure que 2 mois où je peux manger de la bonne bouffe de cabane et marcher dans les sentiers enneigés et bouetteux en portant une chemise à carreaux (coupable d’être quétaine de même).

 

Alors j’allais faire quoi cette année? 

 

Pas question de manquer cet événement annuel.  

 

J’y suis quand même allé, avec mon mari, mon fils et mes sœurs. Pis vous savez quoi? On a passé un excellent moment. J’ai mangé à ma faim (lire ici : beaucoup. Je suis enceinte et j’ai une faim de loup… quoique je n’ai pas besoin de justifier mon appétit) de tout ce qui me tentait. J’avoue que j’aurais pris plus de la miche de pain chaude, mais ma crainte de voir ma glycémie exploser m’a arrêtée et je savais que j’allais prendre du sucré après. Comme bien des gens vivant dans un monde influencé par la culture des régimes, j’ai la culpabilité facile…j’y travaille! 

 

J’ai donc choisi les desserts et la tire. Des fois, c’est une question de choix. Entre prendre encore du pain ou des desserts, j’ai préféré les desserts cette fois-ci.

1h après mon repas, je prends mon glucomètre. Nerveuse et anxieuse ne sont pas des mots assez forts pour décrire mon état. J’ai beau dire que j’ai eu un bon moment, que j’en ai profité, mais je ne voudrais pas que ça affecte mon bébé. (oui à cet stade je crois qu’UNE valeur élevée va scrapper le développement de mon bébé).

 

Surprise! Ma glycémie était dans les cibles! Je me suis bien lavé les mains pourtant. Pour être certaine que l’effet ne serait pas à retardement, je l’ai reprise 1h plus tard. Toujours dans les cibles. Miracle? Peut-être, qui sait. Mais il y a une explication logique. 

 

Un repas traditionnel de cabane à sucre se résume à des plats protéinés et gras qui aident à ralentir l’absorption des glucides (sucres). Pensez aux oreilles de crisses, jambon, saucisses, omelette, tourtière et ragoût de boulettes. Ajoutez à ça une loooongue marche en forêt pour voir l’érablière en action et l’impact de la tarte au sucre, tarte à l’érable, grand-père dans le sirop, crêpes au sirop et tire d’érable sur la glycémie peut être diminué. 

 

J’ai stressé pour rien finalement. Comme quoi j’aurais pu juste en profiter au lieu de m’en faire. Au fait, même si mon taux de sucre avait explosé, ce n’est pas une fois comme ça que ça aurait affecté mon bébé (ou moi-même). Si ça t’arrive régulièrement par exemple, parles-en à ton.ta médecin ou ton.ta diététiste-nutritionniste. 

 

Mise en garde importante! Je tiens à préciser que chaque personne est différente. Depuis mon diagnostic, j’ai appris comment mon corps réagit à mes choix alimentaires et à mon niveau de sommeil, de stress et d’activité physique. Étrangement, il ne réagit pas de la même façon qu’à ma première grossesse. Il n’y a pas de solution unique car nous sommes tous unique et chaque grossesse est unique. Quoique oui, il y en a une. La solution unique est d’écouter ton corps.

 

Si tu as comme moi du diabète de grossesse, saches que tu n’es pas seule, que oui c’est plate, mais surtout, que tu fais une excellente job. Hang on mama!

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