Tu peux m’écouter te lire ma publication si tu préfères. Tu n’as qu’à cliquer sur l’onglet “play”.

Une autre année s’achève et les réseaux sociaux vont s’enflammer avec des résolutions de tout genre. La Diet Culture (culture des régimes) battera son plein. C’est connu. La perte de poids vient au top 3 des résolutions. À. Chaque. Année. Ça va être la folie des régimes, “habitudes de vie”,detox, produits amaigrissants et promesses de miracles. 

 

On utilisera ta vulnérabilité, ton désespoir. On te fera sentir coupable de n’avoir pas réussi avant. On te fera croire qu’ils ont LA solution pour que tu perdes *enfin* du poids. Ça va te sembler trop beau pour être vrai.

Mais au fond de toi, il y a cette petite voix qui te dit que c’est assez. Tu les as essayé leurs régimes. Leurs changements-d’habitude-de-vie-qui-ne-sont-pas-des-régimes. Leurs produits. Leurs detox. Leurs groupes de support.

 

Tu l’as perdu le poids. Puis repris. Puis reperdu. Et re-re-pris. Tu ne sais plus combien de fois tu l’as fait ce cercle vicieux là. Tu as perdu le compte. En fait, tu ne veux pas savoir…ce n’est pas ta plus grande fierté. Ça s’ajoute à la couche de honte que tu portes d’avoir encore “échoué.e”. De ne pas avoir assez de volonté. De ne pas être assez bon.ne.

 

Y’a cette petite voix au fond de toi qui te dit que ce n’est peut-être pas toi le problème. Le problème, c’est cette culture des régimes. Le problème, ce sont les régimes qui ne te font pas perdre du poids long terme, mais qui te font plutôt perdre temps, argent, bien-être, moments précieux et amour propre. Le problème, c’est le cercle vicieux des régimes.

 

 

Cercle vicieux des régimes

 

Parce qu’une image vaut mille mots, je t’ai fais un graphique pour te montrer le cercle vicieux des régimes. 

Mais avant, nommons les choses telles qu’elles le sont. Un régime c’est tout changement que tu apportes à ton alimentation dans l’objectif de perdre du poids: s’empêcher de manger des aliments que tu aimes, couper des groupes d’aliments, manger en pleine conscience, “faire attention”, manger “clean”, etc. Si l’objectif du changement est la perte de poids, c’est un régime. NB: je ne parle pas d’exclusion d’aliments pour des raisons médicale ou religieuse évidemment.  

 

 

 

 

 

 

Entrée dans le cercle vicieux des régimes: prise de décision de perdre du poids.

 

Nous vivons dans une société grossophobe imprégnée de la culture des régimes. Difficile de résister à l’envie de s’amincir quand tout autour de nous nous y pousse: notre famille, nos ami.e.s, les médias, notre médecin, les divertissements, etc.

Des périodes sont pires. Janvier avec ses résolutions et ses détox. Juin avec l’appel de l’été et le “beach body”. En prévision d’un mariage. Après un accouchement.

Le livre de Christy Harrison, Anti-Diet, dénonce de long en large cette culture de la diète. Je t’encourage fortement à le lire. C’est un ouvrage brillant! 

 

Restriction/Privation

 

Craignant pour sa survie, ton corps va ralentir son métabolisme de base. Il ne sait pas qu’il manque de nourriture par ta volonté. Tu es en train de créer une famine et être en famine, pour un organisme vivant, c’est signe de mort imminente. La nourriture est notre carburant et comme le corps veut survivre, il va t’en réclamer (nous avons évolué, mais pas tant wink).

 

Faim, cravings et pensées obsessives

 

Tu vas devenir obsédé.e par la nourriture. Ce n’est pas parce que tu manques de volonté ou que tu es dépendant.e à la nourriture. Quoique oui, tu es dépendant.e à la nourriture mais tu comprends ce que je veux dire. C’est le moyen que ton corps a trouvé pour te maintenir en vie. Tu devrais le remercier! 

 

La Minnesota Starvation Experiment de Keys et al de 1950 en a fait la démonstration. Les volontaires subissant une restriction calorique passaient leur temps à parler de nourriture, à planifier leur prochain repas et à lire des livres de recettes alors qu’ils n’avaient pas ces intérêts avant l’étude.(1)

 

Un changement hormonal se produit quand le corps est en restriction qui favorise l’augmentation de la ghreline (hormone de la faim) et une diminution de la leptin (hormone de la satiété). Ce débalancement demeure tant et aussi longtemps que le corps n’est pas rassuré qu’il aura suffisamment de nourriture et ne retournera pas en famine.(2) Suite à l’étude de Keys nommé précédemment, les hommes n’arrivaient pas à satisfaire leur faim malgré une abondance de nourriture, et ce pendant plusieurs mois!(3)

 

Consommation de l’interdit, perte de contrôle, compulsions alimentaires (binge)

 

Arrive forcément un moment où ton corps gagne. Tu manges l’aliment interdit car il avait gagné de l’intérêt. Comme la privation augmenterait aussi le statut de l’aliment à celui de récompense, ton cerveau en réclame davantage.(4) Tu perds le “contrôle”. De la nourriture est disponible et ton corps veut faire le plein pour briser cette famine et faire des réserves pour la prochaine. Tu manges beaucoup et reprends du poids.

 

Sentiments négatifs

 

La culpabilité t’inonde. La honte te prend aux tripes. Tu deviens anxieux.se que ça se reproduise. Tu perds confiance en toi. Ton estime est à plat. Toi qui suivait si bien les règles. Toi qui arrivait à te contrôler. Tu le connais pourtant le cercle vicieux des régimes. You should know better. Que vont dire ceux qui ont admiré ta volonté, félicité ta perte de poids? Encore cette culpabilité, cette honte.

 

Seule solution envisageable pour toi, recommencer lundi, le mois prochain ou pour la nouvelle année.

 

 

À force de répéter ce cercle vicieux des régimes, tu finis par ne plus faire confiance à ton corps. Les signaux de faim, de satiété, de satisfaction et les envies de manger deviennent flous. Tu te crois accro.e à la nourriture. Addict. 

 

Te voilà pris.e dans le cercle vicieux des régimes, au grand bonheur de cette industrie (qui vaut 72 milliard de dollars aux États-Unis uniquement(5)). Et ceci peut t’arriver peu importe ton poids. 

 

Ce n’est qu’un mécanisme de survie.

 

Ce n’est pas parce que tu manques de volonté.

 

Les diètes ne fonctionnent pas. Oui on peut observer une perte de poids au début suivi d’un état d’euphorie, d’appartenance, de fierté. Toutefois, une très récente revue systématique a conclu que le poids perdu durant un traitement (excluant la chirurgie bariatrique et les traitements pharmacologiques) est repris 4 ans après avoir cessé le traitement.(6)

D’autres études démontrent que jusque dans 95% des cas, les individus reprennent le poids perdu et même plus en dedans de 3 ans.(7) Si tu fais parti du 5% pour qui un régime a “fonctionné” plus de 3 ans, questionne-toi ce que tu as dû (doit) sacrifier pour y arriver (maintenir). Est-ce que ta santé en a pris un coup? Qu’en est-il de tes relations sociales? Ton bien-être mental?

Comment faire pour se sortir de ce cercle vicieux? 

 

C’est simple, mais difficile. 

 

Rejette la mentalité des régimes et soit bienveillant.e envers toi-même.

 

Si tu as besoin d’aide pour te libérer des régimes et apprendre à respecter ton corps en écoutant ses signaux, je te recommande fortement de trouver un.e thérapeut.e et/ou un.e diététiste-nutritionniste anti-régime qui connaît l’alimentation intuitive et qui pratique avec une approche Health At Every Size ®.  Psstt, la diététiste-nutritionniste anti-régime c’est moi ça 😉 Clique ici pour réserver ton appel gratuit. 

J’offre aussi de l’information gratuitement sur l’alimentation intuitive. Tu n’as qu’à t’inscrire ici pour recevoir les dates des prochains évènements.

 

Je te souhaite pour 2020 de commencer par apprendre à t’accepter.

 

Si tu aimes prendre des résolutions, il en existe des tonnes non-reliées à ton poids. Sois créatif.ve!

Tu peux aussi t’inspirer de celles-ci: https://www.self.com/story/non-weight-loss-resolutions

 

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Références:

 

  1. Keys, A., Brožek, J., Henschel, A., Mickelsen, O., & Taylor, H. L. (1950). The biology of human starvation. (2 Vols.). Univ. of Minnesota Press.
  2. https://www.apa.org/science/about/psa/2018/05/calorie-deprivation
  3. Keys, A., Brožek, J., Henschel, A., Mickelsen, O., & Taylor, H. L. (1950). The biology of human starvation. (2 Vols.). Univ. of Minnesota Press.
  4. Stice, E., Burger, K., & Yokum, S. (2013). Caloric deprivation increases responsivity of attention and reward brain regions to intake, anticipated intake, and images of palatable foods. NeuroImage, 67, 322-330. doi:10.1016/j.neuroimage.2012.11.028
  5. https://www.researchandmarkets.com/research/6sb283/united_states?w=5
  6. Nordmo, M., Danielsen, Y. S., & Nordmo, M. (2020). The challenge of keeping it off, a descriptive systematic review of high-quality, follow-up studies of obesity treatments. Obesity Reviews, 21(1), e12949. doi:10.1111/obr.12949
  7. https://www.sizediversityandhealth.org/images/uploaded/HAES%20FACT%20SHEET%20SM%20rev%206%206%2010.pdf
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