Crédit illustation : Valérie Boisvenue

“Si je me permets de manger tous les aliments que je veux, je ne vais jamais faire de “bons choix” alimentaires.”

Avant de commencer, permets-moi ces questions : 

Et alors? 

Qu’est-ce qui se passerait si cette crainte s’avérait vraie? 

Quelles sont les peurs derrière cette pensée? 

Il y a beaucoup de nuances à explorer et cet article n’arrivera qu’à en faire un survol. Si tu veux en discuter davantage, contacte-nous pour que l’on puisse déterminer ensemble comment on peut t’accompagner.  

*des guillemets sont utilisés ici car ce sont des termes subjectifs, communément employés et que nous évitons dans notre pratique.

 

Peur de la “malbouffe”? Rien de plus normal! 

Dans une culture où les aliments sont étiquetés comme “bons” ou “mauvais”, “santé” ou “toxique”, c’est normal d’avoir cette crainte. 

Nous vivons dans une société qui valorise et récompense les personnes qui ont assez de “contrôle” ou de “volonté” pour éviter la “malbouffe”. Your Fat Friend aborde le concept du Healthism dans cet excellent article et nous en parlerons davantage la semaine prochaine sur ce blogue.  

Il n’y a rien de plus normal que de ressentir cette peur lorsque la valeur d’une personne est associée, à tort, à ce qu’elle mange ou à la forme de son corps. 

En d’autres mots, on internalise que manger de la “malbouffe” fait de nous de mauvaises personnes ayant moins de valeur qu’une personne qui mange “sainement”*.

 

La %*?&# voix des régimes

À force d’être constamment exposé à la culture des régimes, on peut développer des pensées qui dictent nos comportements alimentaires. Ce sont ces pensées, qui déforment la réalité, que l’on appelle la voix des régimes.  

Cette petite voix est la somme des règles alimentaires qu’on a reçues en grandissant. Elle dicte quoi manger et juge nos choix alimentaires. 

Elle peut être difficile à reconnaître parce ses règles sont sournoises et souvent cachées sous le prétexte de la santé et du bien-être. Bel essai… mais non… c’est souvent la culture des régimes avec un agenda caché. 

Cette voix irrationnelle mène à des pensées irrationnelles, comme avoir une vision dichotomique de l’alimentation. Dichoto-quoi??

C’est de voir les choses en noir ou blanc, tout ou rien, bon ou mauvais, sans nuances. C’est de ce type de vision que sortent les notions de “malbouffe”, de “cheat day”, d’aliments “sains” ou “malsains”, d’une journée “ratée” ou “réussie” en fonction de son alimentation. 

Qu’est-ce que tu ressens quand tu utilises ces mots pour décrire la nourriture? Est-ce qu’ils te font apprécier ce que tu manges ou te font ressentir de la culpabilité?

 

Visons le gris

Voir l’alimentation en noir ou blanc nie toutes les nuances possibles. Qu’est-ce qu’on fait du plaisir et du goût? Du coût et de l’accessibilité? De notre bagage culturel? La valeur nutritive d’un aliment est loin d’être le seul aspect à considérer quand on parle d’alimentation et de santé.

L’alimentation intuitive vise la zone grise, la zone des nuances. Ça peut te sembler très confrontant et inconfortable. Je t’entends. 

Ce n’est pas facile de se départir de règles qui sont ancrées en nous depuis des années. Ça prend du temps, de la pratique et beaucoup de compassion. 

L’alimentation intuitive ne dit pas que tous les aliments ont la même valeur nutritive (je suis nutritionniste-diététiste après tout 😉), elle dit que les aliments ont la même valeur morale. AKA ce que tu manges ne définit pas qui tu es.

 

L’attrait de l’interdit

Si je te demande de ne pas penser à un éléphant rose… à quoi tu te mets à penser? À un éléphant rose. Of course!

Le principe est le même avec l’alimentation. En enlevant la restriction, en visant la fameuse zone grise, les aliments autrefois interdits perdent leur attrait. 

Quand la pêche et la pizza (ou tout autre aliment perçu comme “permis” ou “interdit”) ont le même impact émotif, on peut plus facilement faire un choix en fonction de nos envies, nos besoins et notre capacité. 

Si la perte de contrôle autour de la nourriture est une peur importante pour toi, je t’invite à lire l’article “Et si je perdais le contrôle?” qui pourrait contribuer à approfondir ta réflexion.

 

Et si je ne mangeais que de la “malbouffe”

 

Comme tu peux le constater, il y a 1001 nuances à cette question. 

On peut aussi y faire un lien avec la place qu’occupe la quête de la santé dans la société. Parce qu’après tout, “être en santé” c’est important, non? 

Cette question t’interpelle? Le dernier article de la série des craintes communes face à l’alimentation intuitive aborde ce sujet et sera disponible la semaine prochaine. 

 

Trouver l’harmonie avec la nourriture et votre corps semble relever d’un défi impossible? Dans notre Programme HARMONIE, nous accompagnons des personnes comme vous qui souhaitent y arriver. Écrivez-nous pour explorer comment nous pouvons être avec vous dans cette démarche.

 

Merci à Harmonie Guérin et Clara Laflamme, stagiaires en nutrition, pour leur précieuse collaboration à la rédaction de cet article.

 

Ressource :

Tribole, E., & Resch, E. (2020). Intuitive eating: A revolutionary anti-diet approach (4th ed.). New York: St. Martin’s Essentials.

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