Jo revient de la maison après une longue journée au travail complètement épuisé·e. Perdu·e dans ses pensées. Son sac à peine déposé que ses enfants arrivent en courant pour s’exclamer: “J’ai faim! Qu’est-ce qu’on mange pour souper?”. 

 

Jo regarde dans le réfrigérateur pour voir quoi cuisiner. “ %$& J’ai oublié de faire l’épicerie”. Jo se tourne donc vers son congélateur où une pizza surgelée lui fait un clin d’oeil.

 

“On mange juste de la pizza le weekend.” “Ce n’est pas un choix santé.” “La pizza, c’est vraiment trop gras.” La voix de la culture des régimes commence son discours…

 

Jo a honte de servir une pizza surgelée à ses enfants un soir de semaine. Jo aurait préféré leur préparer un repas maison, plus “santé”. En partant le four, ça rumine dans sa tête : “Quel mauvais parent je fais”.

 

L’histoire de Jo a beau être fictive, elle reflète la réalité de bien des parents.

Il nous arrive tous d’être surchargé·e·s ou dépassé·e·s. Avoir recours à des repas prêt-à-manger ou commander peut-être la solution la plus sensée. Pourquoi ce choix est souvent accompagné de culpabilité ou de honte? Votre assiette doit-elle être parfaitement équilibrée ou vous imposez-vous de tout cuisiner vous-même? Quel impact ça a sur votre relation à la nourriture, à votre corps, à vos compétences parentales, à votre confiance en soi?

 

Il nous arrive bien trop souvent de porter un jugement sévère envers nous-mêmes et de nous donner des attentes irréalistes. Changeons notre voix autocritique et la quête de la perfection pour une voix d’acceptation et de compassion. (1)

 

La compassion envers soi

 

L’autocompassion, c’est se parler comme on parlerait à un.e ami.e.

 

Elle comporte trois éléments fondamentaux décrits par Dr. Kristin Neff, professeur associée de l’Université du Texas à Austin (2,3) :

 

1. La pleine conscience: Observer ce qui est, sans jugement. En d’autres mots, ne pas ignorer nos émotions, ressentis, sentiments, sans leur accorder d’importance.

“Je remarque que j’ai honte et c’est inconfortable.”

 

2. L’humanité commune: Il est facile de tomber dans ses propres pensées et ses propres problèmes. Reconnaître que nous ne sommes pas les seul·e·s à vivre cette difficulté peut être libérateur. Nous sommes des êtres imparfaits et vivre des moments difficiles fait partie de notre humanité.

“Je ne suis pas le seul parent qui manque de temps pour préparer un repas.”

 

3. La bienveillance envers soi: Plutôt qu’être auto-critique, l’autocompassion priorise la gentillesse et la douceur. 

“Puis-je m’offrir de la douceur. Je fais de mon mieux.” 

 

Se nourrir avec compassion

 

En intégrant l’autocompassion, le discours intérieur de Jo aurait pu être complètement différent ainsi que son expérience globale. 

Jo regarde dans le réfrigérateur pour voir quoi cuisiner. “ J’ai oublié de faire l’épicerie”. Jo se tourne donc vers son congélateur où une pizza surgelée lui fait un clin d’œil.

“J’ai honte de servir de la pizza à mes enfants un jour de semaine.”

“Cet inconfort est tellement humain! Je ne suis pas seul·e à vivre ça.”

“Ça ne fait pas de moi un mauvais parent. Je nourris mes enfants. Puis-je m’offrir de la douceur. Je fais de mon mieux”

 

Suite à un travail pour faire la paix avec la nourriture, le discours interne de Jo  et son expérience pourrait avoir l’air de ceci : 

 Jo se tourne donc vers son congélateur où une pizza surgelée lui fait un clin d’œil.

“Manger de la pizza en semaine, pourquoi pas!” “Ce n’est pas ce que j’avais en tête pour souper et cette pizza surgelée sera une grande économie de temps!” “La pizza, c’est vraiment délicieux.”  Bye bye voix de la culture des régimes. 

 

Merci à ma stagiaire Inès Auclair Mangliar pour sa précieuse collaboration à la rédaction de cet article.

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Faire la paix avec la nourriture est possible. Ça demande de la pratique, de l’observation curieuse, de la compassion et du temps. 

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Faire la paix avec la nourriture peut aussi demander du soutien. Contacte notre équipe de nutritionnistes-diététistes bienveillantes pour prendre rendez-vous (service offert virtuellement pour les résident.e.s du Québec et du Nouveau-Brunswick).

 

Bibliographie : 

 

  1. “L’auto-Compassion : plus Importante Que L’estime De Soi Et Peut-Être La Clé De La Santé Mentale.” EMentalHealth.ca Resource Directory, 2017, www.esantementale.ca/Ottawa-Carleton/Lauto-compassion-plus-importante-que-lestime-de-soi-et-peut-tre-la-cle-de-la-sante-mentale/index.php?m=article&ID=52807. 
  2. “L’auto-Compassion En Pleine Conscience – Un Outil Pour Soutenir Le Rétablissement .” Qu’est-Ce Que L’auto-Compassion?, 2020, auto-compassion.com/. 
  3. “Definition and Three Elements of Self Compassion.” Self-Compassion – Dr. Kristin Neff, 9 July 2020, self-compassion.org/the-three-elements-of-self-compassion-2/. [ressource en anglais]
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